Pathologies du Poignet

Kyste synovial

 

Les kystes synoviaux du poignet sont des tumeurs bénignes liées à une anomalie de la capsule (tissu composé de ligaments qui entoure les os du poignet).

Les kystes dorsaux situés sur le dos de la main sont les plus fréquents.

Les kystes palmaires situés au niveau de la gouttière du pouls sont la 2ème  localisation de ces kystes.

Il existe très souvent des microkystes dégénératifs adjacents aux premiers.

 

Il n’y a pas de facteur favorisant connu.

La cause d’apparition de ces kystes est le plus souvent inconnue. Néanmoins, il peut exister dans certains cas une apparition de kystes synoviaux post-traumatiques. Dans ces cas-là, il faudra faire attention à l’existence de lésions ligamentaires associées.

 

Les kystes synoviaux, qu’ils soient dorsaux ou palmaires, ont une évolution très particulière.

Très souvent, ils apparaissent pour une période donnée puis ont tendance à disparaitre totalement. Ils sont rarement douloureux. Néanmoins dans certains cas, l’excès de pression interne peut entrainer des phénomènes douloureux. Parfois leur disparition peut durer plusieurs mois. Quand ils restent en place, et selon la taille qu’ils atteignent, ils entrainent une gêne le plus souvent esthétique mais parfois fonctionnelle avec une limitation des mobilités du poignet et une baisse de la force musculaire.

 

Une radiographie simple de face et de profil des os du poignet permettra de vérifier s’il n’y a pas de lésion traumatique associée (fracture, dissociation scapho-lunaire, arthrose…).

Lorsque la situation du kyste n’est pas certaine, votre chirurgien pourra demander un examen IRM (résonnance magnétique nucléaire). Cet examen totalement inoffensif permet d’étudier les tissus mous et précisera l’origine exacte  du kyste.

 

De nombreux traitements ont été proposés : de l’abstention thérapeutique complète jusqu’à la chirurgie à ciel ouvert.

- Le traitement médical.

Classiquement il s’agit d’une tumeur bénigne sans conséquence (en dehors des cas associés à une lésion traumatique) et c’est le plus souvent pour des raisons esthétiques que les patients consultent. Le traitement médical peut donc être indiqué.

Il peut s’agir de la simple infiltration, voire de l’évacuation par ponction en sachant que la récidive est quasi certaine dans la majorité des cas. La notion d’écrasement à l’aide d’une pièce de monnaie, telle qu’elle était proposée par nos collègues ainées, est à la fois douloureuse et inefficace.

- Le traitement chirurgical peut se réaliser de 2 façons.

1. Le traitement chirurgical « ouvert », il s’agit d’une opération normale classique où le chirurgien va ouvrir la peau puis disséquer le kyste jusqu’à son origine et le retirer en excisant une partie de la capsule articulaire responsable de l’origine du kyste.

Pour les kystes dorsaux, la situation est moins dangereuse que pour les kystes palmaires où les rapports avec l’artère radiale sont très étroits.

2. La chirurgie arthroscopique.

L’avènement de la chirurgie arthroscopique a permis la réalisation de l’ablation des kystes synoviaux par une technique beaucoup plus simple pour les patients.

A l’aide de 2 petites voies dont la taille aux alentours de 2 mm ne nécessite pas la mise en place de point de suture, le chirurgien à l’aide d’une caméra va par l’intérieur de l’articulation du poignet rechercher l’origine du kyste. Il peut ensuite, à l’aide d’instruments miniaturisés, réséquer l’origine du kyste, la capsule attenante et la paroi du kyste. L’utilisation de la main est rendue possible immédiatement en post-opératoire et il n’y a pas de points de suture à retirer.

Pour les kystes synoviaux antérieurs, cette technique est recommandée car la résection du kyste se fait à distance de l’artère radiale diminuant les dangers de lésion de celle-ci.

 

Pour les techniques chirurgicales ouvertes, les deux complications classiques sont : les cicatrices inesthétiques et les diminutions de mobilité, surtout pour la chirurgie des kystes dorsaux.

Pour les kystes palmaires, la proximité de l’artère radiale peut entrainer des lésions de cette artère qui nécessiteront alors un geste chirurgical de réparation dans le même temps opératoire.

Pour la chirurgie arthroscopique, les complications sont nettement diminuées puisqu’il n’y a ni séquelle esthétique ni limitation de mobilité.

Pour les deux techniques, la complication de base reste la récidive, cette récidive n’est pas prédictible. Elle est environ de 10% quelle que soit la technique chirurgicale. En cas de récidive, l’utilisation d’une ou l’autre technique (ouverte ou arthroscopique) est possible indépendamment de la technique réalisée au préalable.

 

Un pansement confortable est mis en place pour quelques jours.

Certains chirurgiens lors de l’ablation des kystes dorsaux préfèrent mettre une attelle antérieure pour 2 semaines.

Les soins de cicatrice sont peu importants dans les résections par technique ouverte et totalement inexistants en cas de chirurgie arthroscopique.

La mobilisation des doigts est possible immédiatement, l’utilisation de la main et du poignet est rendue également possible immédiatement en post-opératoire en cas de chirurgie arthroscopique.

Après l’intervention, des antalgiques simples et des anti-inflammatoires peuvent être prescrits pour traiter les douleurs immédiates qui sont de toute façon peu importantes.

L’arrêt de travail dépend de l’activité : il peut être inexistant ou de 15 jours à 1 mois selon les cas.

La qualité de la récupération de l’utilisation de la main et de la force musculaire dépend de la technique chirurgicale et de la sensibilité de chaque patient. En règle générale, l’utilisation complète de la main même pour les activités sportives en force est possible après 3 semaines.

 

 

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